Chronique FabienR. 19-dec-2020

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Chronique d’Écologie intégrale tous les lundis sur Radio Espérance.

Chronique d’écologie intégrale du samedi 19 décembre

4e dimanche de l’Avent

En ce quatrième dimanche de l’Avent, le second livre de Samuel est fort intéressant pour nous aider à comprendre le thème de la maison commune dans la perspective de l’EI. David est bien établi dans sa propre maison, ses conditions d’habitation de Jérusalem et de la terre promise sont excellentes ! Pris dans un élan de générosité mal placé assortie d’une prise de conscience culpabilisante, il se rend compte qu’il a négligé sa relation à Dieu et veut se rattraper en lui bâtissant une maison. Dieu fait répondre par Samuel que David n’a pas bien compris le sens du mot maison. En un sens Dieu n’a pas besoin d’habiter quelque part puisqu’il habite de partout dans la création. C’est donc grande vanité que de penser que l’on pourrait construire de main d’homme une maison pour le Seigneur à la manière des maisons que l’on construit pour les besoins humains. Le pape François le rappelle dans LS 88 : « toute la nature, en plus de manifester Dieu, est un lieu de sa présence. En toute créature habite son Esprit vivifiant qui nous appelle à une relation avec lui. » En tant que créateur Dieu rappelle donc à David que c’est bien à lui Dieu créateur que revient la tâche de bâtir la maison de David, au sein de la maison commune de la création. Mais c’est justement là que Dieu élargit le sens de la maison commune et l’identifie avec celui de la maisonnée : la maison commune inclut les personnes qui vivent ensemble, ainsi que les générations futures. La promesse ne porte en fait pas sur des murs de pierre uniquement, mais sur la fécondité de la vie de David, et en tant que roi, cette fécondité concerne par excellence la poursuite du bien commun. La reconnaissance de la justesse de cette promesse d’habitation réajuste la relation Dieu et permet à David d’entrer dans la louange selon les paroles du Ps 88 qui reprend les thèmes de la première lecture : « c’est un amour bâti pour toujours ta fidélité est plus stable que les cieux. » Saint Paul se fait le témoin de la réalisation de cette promesse et nous aide à comprendre que l’histoire du Salut qui se réalise depuis David – avec toutes ces péripéties – raconte l’histoire de la construction de la maison de David. La clé de voûte de la construction est annoncée à celle qui est l’apex de la création toute entière : l’humble vierge de Nazareth, celle qui est justement promise à Joseph qui appartient à la maison de David. Je voudrais faire ici une proposition de sens un peu audacieuse, mais tant pis. Avec la lignée de Joseph, Jésus vient accomplir la promesse faite à David son ancêtre en ce qui concerne sa maison. Mais en ce qui concerne Marie, je pense que l’on peut dire que Dieu vient accomplir la promesse faite à toute la création de voir s’achever sa construction comme maison commune. Accrochez-vous un peu et suivez-moi si vous le voulez bien. Dans LS 80 le pape François rappelle que la présence divine dans la création, je cite « assure la permanence et le développement de tout être, [c’] « est la continuation de l’action créatrice » ». La création est toujours en train de se faire sous l’impulsion de l’ES créateur et la finalité de cette création continuée, c’est la préparation de la venue de NSJC en notre chair. Ainsi Marie est bien cette créature préparée depuis toute éternité par Dieu et depuis le commencement par la création toute entière afin d’être la maison de Jésus. Par Joseph ce sont donc les aspirations de l’histoire humaine qui sont réalisées en Jésus, par Marie ce sont les aspirations de la création toute entière qui sont réalisées. Dans les deux cas nous pouvons dire qu’il s’agit de la construction de maisons : la maison de David qui permet la venue de l’ère messianique, la maison commune de la création qui permet la venue de la création nouvelle dans laquelle l’ère messianique pourra se réaliser. Marie qui dit oui à l’ange, voici un évènement dont le suspens ne concernerait que la famille humaine, c’est toute la création qui est suspendue à ses lèvres car c’est par elle que la promesse de l’accomplissement de la création va pouvoir se réaliser dans son accueil du Messie. Si toute la création s’y est mise pour préparer la venue du sauveur n’y a t-il pas une injustice affreuse qui lui est faite dans la manière dont nous la traitons alors même que nous célébrons Noël en exerçant une pression incroyable sur elle par le pic de consommation que nous appliquons pour faire des cadeaux à l’utilité parfois douteuse ? Oui Dieu nous prépare une maison dans la création nouvelle pour la venue dans la gloire du roi de l’univers. Mais selon le message des deux premiers dimanches de l’avent, cette préparation ne se fait pas sans nous. La sauvegarde de la maison commune appartient à la veille qui nous est demandée