Chronique FabienR. 27-fév-2021

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Chronique d’Écologie intégrale tous les lundis sur Radio Espérance.

Chronique d’écologie intégrale du samedi 27 février

2ème dimanche de Carême

Acronymes – EI : Ecologie Intégrale

Mon Dieu que les textes de ce dimanche sont difficiles à interpréter du point de vue de l’EI. Et ce selon un double sens : d’abord ce n’est pas évident, et une fois un sens trouvé, qu’il est exigeant ! Je remercie les membres de l’association Oeko-logia qui m’ont aidé à composer la chronique de cette semaine et à me donner un peu d’inspiration. Le carême est chaque année un temps de mise à l’épreuve de notre fidélité au Seigneur en vue de la préparation des fêtes de Pâques. Le modèle de celui qui est mis à l’épreuve est bien Abraham. Abraham, dans sa fidélité au Seigneur ne refuse pas son propre fils, il ne refuse pas de rendre le don extraordinaire que Dieu lui avait fait. Il est prêt à se dépouiller de tout ce qui compte à ses yeux de vieillard : la perspective d’une descendance. Sans discuter. Nous aussi nous sommes mis à l’épreuve en ces temps de crise écologique et de crise sanitaire car outre les menaces directes et immédiates, nos réactions face aux rognages les plus insignifiants sur notre opulence (comme par exemple le droit de surconsommer de la viande), l’ampleur de la mauvaise foi que nous sommes prêts à déployer pour faire croire que nos valeurs, notre civilisation, tout ce qui compte à nos yeux, tout cela tient dans ce confort que nous savons pourtant excessif. La conversion à l’écologie intégrale implique, aussi, des renoncements, des sacrifices… des actes d’obéissance comme s’engager, se mettre en marche, nous sommes appelés à nous convertir au Christ qui nous indique que nous sommes aussi appelés à obéir au Seigneur de la création en prenant soin de notre écosystème, soin de nos frères et sœurs, de notre prochain…  Nous sommes bien loin du détachement confiant du père des croyants! Son attitude peut certainement nous inspirer. Il ne comprend pas ce qui se passe, mais il est confiant dans une issue quelconque car il sait bien que Dieu lui a promis une descendance et qu’Il tient toujours ses promesses. Abraham avance dans la foi. Il doit sûrement espérer une intervention de Dieu, il est prêt à aller jusqu’au bout de ce qui lui est demandé. Il doit faire fi de ses doutes il doit faire face au coût de sa foi, il ne dit pas « c’est trop »… Face aux exigences demandées par notre foi en Dieu pour la sauvegarde de la maison commune sommes-nous prêts à répondre présents ?

Ce temps de carême est donc le temps favorable, le kairos proposé pour prendre du temps pour comprendre ce que le Seigneur attend de nous personnellement et collectivement et obéir, avancer, lâcher prise. L’exemple d’Abraham nous montre qu’il nous appartient d’obéir et que la solution appartient à Dieu, ayons la foi qu’il en sera ainsi de la Création, faces aux défis socio-environnementaux, obéissons et la solution Lui appartient.

Face à ces exigences nous avons besoin de signes d’encouragement afin de comprendre que notre don de nous-même nos sacrifices ont un sens. Et en ce deuxième dimanche de carême nous en avons besoin pour soutenir nos efforts de jeûne, d’aumône et de prière. C’est le rôle du récit de la transfiguration qui nous donne la lumière sur ce qui nous attend en termes d’accomplissement, voire de récompense. La Transfiguration du Seigneur est une anticipation sur les promesses de la résurrection. La glorification de nos corps mortels dans la gloire du Père. Par la glorification du corps nous avons aussi un avant-goût de la glorification de la création nouvelle qui sera habitée par la vie divine. Par la vie chrétienne nous pouvons aussi travailler à la glorification du monde. Par la vie sacramentelle, par la vie de l’Eglise, mais aussi par notre travail quand celui-ci répond vraiment à l’appel de Dieu à être gardiens de la maison commune selon notre vocation d’êtres humains créés à l’image de Dieu. Pour illustrer cela je vous livre un extrait du Père Emile SHOUFANI lors de la réception du ¨Prix de l’Amitié Judéo-Chrétienne aux collèges des Bernardins à Paris le 17 nov 2014, je cite : “Que veut dire « transfigurer » ? Que veut dire que, à un moment donné les apôtres, au Thabor, ils ne voyaient pas Jésus simplement dans la chair, ils le voyaient lumière totale. Ce n’est pas un événement. C’est le travail exigé d’un peuple de prêtres d’un peuple de rois, [le “avoda“], le « travail » de regarder la création, de regarder le monde, de regarder les hommes et les femmes, de regarder la nature et de dire : mon travail, c’est de faire apparaître cette lumière. Je ne travaille pas parce que je gagne ma vie simplement, je ne travaille pas pour avoir mon salaire, je travaille parce que je fais le travail que Dieu a voulu, c’est-à-dire transparaître la réalité divine dans chaque être, dans chaque réalité humaine, dans la création, partout…”