Chronique FabienR. 02-mai-2021

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Chronique d’Écologie intégrale tous les lundis sur Radio Espérance.

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Chronique d’écologie intégrale du 02-mai-2021

Dimanche de Pâques

En ce dimanche nous célébrons, comme tous les dimanches, la Résurrection du Seigneur, mais en ce jour de Pâques nous le ferons d’une manière toute spéciale. Un jour un moine bénédictin m’a dit : nous autres moines voulons vivre l’Evangile du Christ. Si l’ écologie intégrale est une manière proposée par le Pape de vivre l’évangile alors nous mettrons l’ écologie intégrale en pratique dans notre vie. Au cœur de l’Evangile nous trouvons donc le kérygme qui est l’annonce de Jésus ressuscité. Saint Pierre est fort en kérygme, pardonnez la trivialité de l’expression car c’est en fait lui qui fait le premier d’entre eux à Jérusalem tel que le rapport le livre des actes des apôtres en son chapitre 2, juste après la Pentecôte. Et voilà que saint Pierre nous ressert le couvert avec la première lecture qui est elle-même tirée du chapitre 10 du livre des actes des Apôtres, en nous formulant une nouvelle fois le contenu de cette annonce fondamentale de l’Evangile du Christ alors qu’il se trouve non plus à Jérusalem, mais à Césarée : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. » Pierre est justement le plus autorisé des disciples à le faire si l’on en juge par la préséance que saint Jean lui accorde dans son évangile : il entre en premier dans le tombeau pour faire le constat de l’absence du corps de Jésus dans ce même tombeau. Je voudrais souligner aujourd’hui quelques aspects de ce fait de la résurrection à partir des lectures de ce jour solennel. La résurrection est d’abord la victoire de Dieu sur le mal, le péché et sur la mort. Sur la mort. Il convient de préciser ici qu’il s’agit en premier lieu de la mort éternelle, celle qui plonge l’âme aux enfers et qui conduit la création au néant. Il s’agit aussi d’une victoire sur la mort biologique puisque, même si c’est une réalité qui persiste après Pâques, elle n’est en aucun cas le dernier mot de la vie. La mort biologique n’est pas une fin ultime, mais marque une étape dans notre relation à Dieu qui dépasse les apparences pour nous faire passer à l’accueil de sa vie propre. La Résurrection est donc quelque chose que nous ne nous donnons pas à nous même, mais c’est un don de Dieu seul. C’est une force que la création ne peut se donner à elle-même et qui n’est pas à trouver dans les puissances et les lois de la nature alors que nous vivons dans le régime de la création en état de cheminement selon l’expression du Catéchisme de l’Eglise Catholique. Dieu seul peut ressusciter, pourquoi ? La réponse est dans le psaume 117 : « le bras du Seigneur est fort! » Cela peut apparaître comme une évidence, mais d’un point de vue biblique c’est important de le rappeler. Sur quoi se fonde la puissance de la résurrection au fait ? Sur le pouvoir créateur. Si Dieu peut ressusciter, c’est bien parce qu’il est le créateur du monde. Le pouvoir mis en œuvre dans la création est à première vue bien plus impressionnant que celui de la résurrection depuis nos vues humaines. Il n’en est rien. La résurrection est aussi un acte de création, mais un acte de création nouvelle à l’ampleur bien plus forte. Un acte qui à la fois prolonge et dépasse l’action qu’il a posé dans la création première. La Résurrection de Jésus, ouvre celle de nos personnes, mais ouvre aussi à l’achèvement de la création première en une création nouvelle, renouvelée. L’action divine de ressusciter est donc une action de la grâce qui dépasse les lois de la nature et Paul nous le rappelle avec force dans la deuxième lecture quand il nous exhorte penser « aux réalités d’en haut, non à celles de la terre. » Alors c’est un peu intriguant de relever cela dans une chronique sur l’écologie intégrale qui tente en général de ramener l’esprit à l’importance des réalités terrestres dans le projet de Dieu. Est-ce incompatible ? Non, puisque la grâce de la résurrection amène à terme à la contemplation de la création nouvelle. Saint Paul nous rappelle que l’action de Dieu n’est pas de l’ordre de la nature, que la grâce de la résurrection est transcendante. C’est-dire qu’elle relève de Dieu seul, comme l’acte de créer, et ne relève d’aucun autre. Ce signal de l’ordre de la grâce surnaturel est présenté dans l’évangile de Jean comme un détail qui peut sembler curieux : en effet, l’autre disciple, celui qui arrive avant saint Pierre, « se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ». Comme s’il s’était affaissé suite donc à un évanouissement du corps de Jésus. Mais est-ce une disparition magique ? Cet acte transcendant est-il un pouvoir spéciale de Dieu ? A la fois oui et non. Non, ce n’est pas de la magie car la magie appartient aux forces de la nature. Et oui car ce pouvoir propre à Dieu c’est sa vie même. Dieu communique sa vie divine à son Fils pour le ressusciter. C’est que Paul appelle la Gloire de Dieu. Cette même gloire sera transmise à nos corps mortels, je le cite : « alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire. » C’est cette même gloire à laquelle aspire la création toute entière toujours chez saint Paul en Rm 8, cette création qui gémit toujours dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore.