Table ronde à Bonlieu/Roubion Sam. 28-oct-2023 17h

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Ecouter sur RCF en podcast ICI

Olric de Gélis, directeur de la chaire Laudato Si au collège des Bernardins ; Charlotte COSSON, écrivaine ; Joëlle ZASK, philosophe ;Fabien REVOL, théologien ; Matthieu YON, maraîcher philosophe

Ce fut une belle rencontre organisée par l’ADAF (Drôme) en partenariat avec RCF en présence d’un public jeune, nombreux et engagé sur la réhabilitation de l’âme et de la terre…

Richesse des propos à la fois Théologique, Philosophique/politique, Artistique , et aussi de terrain avec des témoignages de vie sur l’agradation (opposé à la dégradation) de la terre, des espèces, et des âmes qui mutualisent leur synergies du vivant. Des interventions et points de vue très divers dans le sens de la richesse de la biodiversité.

On aurait aimé prolonger les débats:

A Olric de Gélis: Que répondez vous à l’exhortation de Bruno Latour qui appelle les religions à prendre leur place dans le vide laissé par le modernisme qui ne fut qu’une injonction à se soumettre à une forme matérialiste de domination?

A Fabien Revol: L’apocalypse s’annonce comme un procès à l’occident qui aurait perdu toute raison dans un combat fusionnel entre science et judéo-christianisme. Comment démêler les racines du mal pour barrer la route à un néo-obscurantisme aussi bien anti-religieux qu’anti-sciences.

A Joëlle Zachs: La démocratie est entravée dans son fonctionnement par le brouhaha des réseaux sociaux instrumentalisés, des clivages politiques maintenant un statu-quo favorables aux lobbys, un pouvoir exécutif à la surenchère autoritaire. Quelle forme pourrait prendre la démocratie participative quand on désespère de l’impuissance des corps intermédiaires et du Conseil économique social et environnemental (CESE).

A Charlotte Cosson: Que vous inspire la perte entropique que la science et l’industrie tentent de minimiser à travers l’efficience de la production au détriment de la diversité. L’art agradant peut-il servir de révélateur à la beauté du mal qui sous des aspects de vertu perverti les modes d’expressions et de langage.

A Matthieu Yon: Un panier à prix variable sur une base volontaire, casse le paradigme de l’argent comme dénominateur commun à la rémunération équitable. Votre approche s’oppose donc à l’argent mondialisé et rémunéré qui est devenu le moyen de tout considérer comme consommable et acheté. Un panier ‘travail de la terre’ à temps variable sur une base volontaire en dehors de toute rémunération ne pourrait-il pas être la prise de conscience d’une accession à la responsabilité commune de la préservation de notre socle agraire (paysage, vivre ensemble, qualité de la nourriture) s’opposant cette fois au paradigme du facteur d’échelle sur lequel s’appuie le profit industrialisé dans un gigantisme mondialisé à l’inverse de la vertu des savoirs manuel et paysan et collectifs.